Dawson city, la ruée vers l'or

Dawson city, Territoire du Yukon, Canada:

La ville de la ruée vers l'or du klondike
entre 1896 et 1899...ET les années qui suivirent jusqu'à aujourd'hui.


64° 3'40.35"N139°25'51.35"W

Un emplacement remarquable, le long du fleuve et entourée de montagnes. La beauté sauvage du paysage encourage déjà le touriste à s'y rendre.


J'ai découvert cette très jolie ville par hasard, en rédigeant un autre sujet.


J'ai adoré l'architecture, le style des bâtiments. Dawson City, ville témoin de la ruée vers l'or du Klondike. Bon

C'est un vrai décor de western, avec des maisons colorées, un magasin général , un saloon et des rues de terre battue bordées de trottoirs de bois.
une rapide recherche internet décrit un lieu historiquement riche et aujourd'hui touristique qui vaut le détour.

En 1896, la découverte d'or a occasionné tout un branle-bas de combat aux abords de la rivière Klondike, un affluent du fleuve Yukon qui s'y jette à la hauteur de Dawson City.

Je me propose de mettre cette chouette ville méconnue sous les projecteurs de TSGE, au travers d'un petit topic entièrement dédié à la ruée vers l'or dans le glacial Yukon, près de la frontière avec le non moins glacial Alaska (USA).


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A mon arrivée sur les lieux, après une petite traversée du fleuve en bac ICI
quoi faire de mieux qu'aller directement faire connaissance avec notre ville hôte à l'office du tourisme, ou plutôt "centre d'information touristique", un splendide bâtiment en bois, comme on en verra énormément durant ce séjour (déjà une vingtaine d'images dans la boite).
Je compte y trouver un conseil pour un hôtel sympa.
L'endroit est touristique, on y trouve à foison de jolies façades d'endroits où dormir et manger.
Et y découvrir un peu l'histoire des lieux: on racontera des histoires de chercheurs d'or, on essaiera de trouver de vieilles images historiques.
On essaiera aussi (et j'adore çà) de montrer des personnes locales qui auraient des choses à dire sur leur chouette patelin.

Centre d'information touristique de Dawson City

A l'angle de Front Street et King Street
DAWSON CITY
Canada

64° 3'50.36"N139°25'57.91"W


site officiel de la ville

Au départ, Dawson City ne ressemblait à rien: c'était juste un campement d'été habité par de pauvres pêcheurs.

Dawson City est née de la ruée vers l'or du Klondike, rendue célèbre par Charlie Chaplin et son film La ruée vers l'or
Suite à la découverte d'un gisement d'or à Bonanza Creek, en août 1896, Dawson City naissait à la confluence du fleuve Ukon et de la rivière Klondike.

A l'époque, point de réseaux sociaux, ni d'info en direct, mais la nouvelle se rependit dans le monde entier que l'or abondait ici, qu'il suffirait de se baisser pour le ramasser et devenir riche.


SOURCE



Map Showing Routes From San Francisco To Alaska And The Klondike. The Alaska Exploration Company, General Offices: Liebes' Building, 139 Post Street, San Francisco, Cal., U.S.A. 29 Queen Street, London, Eng. ... This map was compiled by Prof. Geo. Davidson, late Asst. Supt. U.S. Coast & Geodetic Survey. Copyright 1897. Dakin Pub. Co. Maps 320 Sansome St. S.F. (inset) Map Of The Klondike.
by Alaska Exploration Company; Davidson, George; Dakin Pub. Co.

La route du pauvre homme portant bien son nom, comme le montre cette photo ahurissante de pauvres bougres escaladant à la queue leu leu ces gigantesques montagnes enneigées.
Plus de 100 000 pionniers, venant de toute part, beaucoup moins à l'arrivée.

Une aventure magistralement cartographiée et illustrée par Pierre dans son topic




Un prospecteur d'or, homme d'affaire, recherchant or et fortune , après quelques tentatives aux états unis se retrouvait au bon endroit au bon moment. Sachant qu'une mine d'or est plus intéressante économiquement que n'importe quelle mine de charbon, il fondait immédiatement le ville, logements, commerces , magasins, tout ce qui pouvait rendre les lieux accueillants.
Comprenez qu'il ne s'agissait pas de simples barraques , mais de luxueuses devantures , des magasins approvisionnés abondamment de tout ce qu'on pouvait trouver dans les plus belles villes américaines de l'époque.


Joseph Ladue, (July 28, 1855 – June 27, 1901)

En deux ans seulement, Dawson City devenait la plus grande ville de l'Ouest Canadien (Winnipeg), riche de 30 000 à 40 000 habitants.
A l'époque , c'était moins que Seattle, mais beaucoup plus qu'à Victoria ou Vancouver.


L'heureux et clairevoyant homme fit fortune en une année, lorsqu'il passa la main pour rentrer au pays et se marier.
De santé très précaire (ben oui, à l'époque, on ne faisait pas de vieux os, souvent), il devait décéder deux ans plus tard de la tuberculose.
WIKI (en anglais)

Mais la nature est un peu moins généreuse que ce qu'on peut dire: on a estimé qu'un dixième de la population trouverait finalement du fameux métal. Point de bonne fortune pour les autres.

En bordure de la forêt, sur la 8ème Avenue, on perpétue le souvenir d'un hôte prestigieux : Et oui. Jack London est présent à Dawson.
On peut y voir la cabane de l'écrivain et un musée;

64° 3'18.74"N139°25'56.84"W

Entourée de barrières et de bouleaux, il s'agit d'une petite bâtisse en rondins reconstituée à partir de la vraie cabane de Jack London.
Elle était située à l'origine à 120 km plus au Sud, dans la forêt boréale , mais on en avait oublié l'emplacement.
Des trappeurs l'ont retrouvée par hasard en 1936:

Jack avait gravé au couteau sur les parois de sa cabane :  Jack London, mineur et écrivain et daté le 27 janvier 1898.


Une autre réplique est visible à Oakland, Californie dans le square Jack London

37°47'38.33"N122°16'29.29"w


C'est en septembre 1897 que le jeune London, âgé de 21 ans seulement, est arrivé dans la région du Klondike.
Lui aussi comme des milliers de ses compatriotes américains,  rêvait d'or, de richesse et de fortune ...Écrivain dans l'âme, il mène alors une vie de vagabond, enchainant petits boulots éreintants et voyages. (Il a la passion des bateau que lui a transmis son père)


64° 3'17.40"N139°25'54.89"w



SOURCE


[url=https://dawsoncity.ca/plan-your-trip/interactive-map/]Site Officiel du Musée[/url]
site en français (pour tout savoir sur Jack London)
Il ne recherchera finalement quasiment pas d'or durant cette année en Alaska...trop occupé à écrire et écouter les récits des autres "vrais" chercheurs d'or dans les bars.
Atteint du scorbut, il se fera soigner à Dawson avant de rejoindre sa californie natale.

SOURCE
La gloire va bien arriver pour Jack London , non pas par la découverte de grosses pépites mais plutôt par le succès de son premier roman Le fils du loup: un recueil de récits d'aventure dans le grand nord largement inspiré de ce voyage publié en 1900:
La réussite n'est pas toujours là où on l'attend.

Le paysage aux abords de Dawson City porte les stigmates de l'activité aurifère intensive durant la ruée vers le Klondike.

SOURCE
Les migrants, chercheurs d'or, arrivant par milliers se voyaient octroyer une parcelle chacun, le long de la rivière miraculeuse.
Certains trichaient: les couples faisant enregistrer l'épouse comme chercheuse d'or et récupéraient deux parcelles pour le foyer.
Les parcelles étaient attribuées gratuitement pendant une année. Après cette première année , une taxe importante était appliquée à chaque parcelle.
Un chercheur d'or qui ne cherchait plus d'or sur sa parcelle pendant trois mois se la voyait confisquée et attribuée à un autre.
On est bien loin de la vision romantique du chercheur d'or qu'on a un peu.
La taxe explique en grande partie le dépeuplement de Dawson City au bout d'une année d'existence.
L'or devenant plus rare, l'activité ne devenait plus rentable, de nombreux aventuriers crevaient la dalle, miséreux dans une ville chère, glaciale, où seuls les chanceux et riches orpailleurs trouvaient plaisir à vivre.
Découragés, beaucoup de déçus partirent chercher fortune ailleurs.
Nous reparleront de tout cela.

64° 2'13.74"N139°19'35.37"W

64° 1'50.64"N139°15'49.30"W

Sous Google Earth, on dirait des vers de terre géants, non?, ce sont en fait les monticules de roche fracassée, moulinée, fouillée jusqu'à n'être plus qu'un gros amas de cailloux, entassé tout le long du Klondike.

64° 1'47.31"N139°13'5.79"W

Un monticule vu sous Street View.

YUKON SAWMILL COMPANY OFFICE

(Scieries du Yukon, en Français)
1302 Front Street, Dawson City, Yukon, Y0B, Canada
Bâtiment d'époque (1900):
Reconnu lieu appartenant au patrimoine de Canada en 2005 Lieux patrimoniaux du Canada

SOURCE
Le Yukon est un endroit inhospitalier, difficilement accessible, ou une vie en quasi autarcie s'est développée.
Il était impossible d'importer ici des matériaux de constructions pour la ville à bâtir dans l'urgence.

Les inombrables forêts, et sans doute la déforestation venant libérer les bords de rivière qui allaient fourmiller de prospecteurs durant quelques années, ont fourni le bois suffisant pour la construction de la ville nouvelle.

7 scieries de la compagnie tournèrent à plein régime pour construire entièrement une ville de 30000 habitants en quelques semaines.

Puis l'activité de la scierie s'est adaptée à la situation nouvelle: passé la première année, la ville étant achevée, c'est devenu un fournisseur de machine en bois et réparateur de structures pour les orpailleurs.

64° 3'56.01"N139°25'47.55"W

Le complexe historique de Dawson a été désigné lieu historique national du Canada.

Pour son association avec tous les aspects de la ruée vers l’or du Klondike (1896-1910) et ses impacts sur l’histoire du Canada.

La valeur patrimoniale du complexe historique de Dawson a trait au fait qu'il rappelle l'époque de la ruée vers l'or du Klondike grâce à ses éléments paysagers naturels et bâtis préservés.
Les limites définies dans l’arpentage initial du lotissement urbain ainsi que les nombreux bâtiments rudimentaires, généralement regroupés, revêtent une importance particulière.
Ces bâtiments attestent la nature initiale de la ville, sa diversité, son isolement dans le Nord, et ses liens avec les activités minières pendant la période de 1896 à 1910.
Depuis les années 1960, Parcs Canada a restauré puis ouvert au public plusieurs bâtiments du complexe.
Ce faisant, il ouvre la voie à la transformation du Complexe historique de Dawson en attraction touristique.

Sources : Commission des lieux et monuments historiques du Canada, Procès-verbal, novembre 1959; Énoncé d'intégrité commémorative, septembre 1997.


La magnifique maison du commissaire

construite en 1901
monument classé en 1988

64° 3'46.43"N139°26'2.43"W



La résidence officielle du Commissaire du Yukon , de 1901 à 1916
Ce bâtiment remplace en fait le bâtiment original ravagé par les flammes lors d'un incendie survenu en 1905, le jour de Noël.
De 1952 à 1963, ce bâtiment fut une maison de repos (nursery home) tenue par les sœurs de saint Anne.

Saint Andrews Church
Date de construction: 1901.
Fourth Street- Dawson City

64° 3'28.64"N139°26'8.40"W



L’église presbytérienne St. Andrew est étroitement associée au développement de Dawson comme capitale territoriale et évoque les services sociaux et religieux fournis à la communauté grandissante. L’église St. Andrew et son presbytère sont de bons exemples d’édifices qui illustrent la métamorphose rapide de ce campement minier tapageur des années 1897 et 1898 d’abord en ville champignon, en 1898-1899, puis en une ville respectable et prospère dès 1901. Le presbytère est associé au révérend Andrew S. Grant, figure dominante de Dawson et du Yukon au commencement de leur histoire.

au PATRIMOINE NATIONAL Canadien depuis 1989

ROBERT W. SERVICE (1874-1958)
Banquier (un peu), aventurier (beaucoup), poète et écrivain (surtout)

SOURCE
Son amour du grand nord l'aura, tout comme Jack Landon, conduit à passer quelques mois de sa vie à Dawson City, où la cabane qu'il a occupé en 1908 est aujourd'hui un lieu de visite, de recueillement.





Né le 16 janvier 1874 en Angleterre, il écrit ses premiers poèmes à 6 ans.
Après des études sérieuses et une enfance plutôt aisée, il occupe en 1888 son premier travail d'employé de banque.
Comme Jack Landon , il plaque tout en 1896, et comme lui,  part pour une année de vagabondage en Amérique du Nord: à la découverte des Etats Unis, du Mexique:  Seattle, San Francisco, Los Angeles, San Diego.
Il s'inspire de ces voyages pour écrire quelques poèmes:
Un magazine le Los Angeles publies son poème « The Hobo’s Lullaby »

En  octobre 1903, il est embauché à la Canadian Bank of Commerce à Victoria , où il obtient une mutation à Whitehorse, Yukon au bout d'un an.
A partir de cette date, il commence à beaucoup écrire, tout le temps, même à son guichet de banque où il échappe de peu à la mort, un dimanche où il était venu pour écrire et où un gardien, le prenant pour un cambrioleur lui tirait dessus.

En 1907, son recueil « The Spell of the Yukon »  est publié.
En avril 1908 il est muté à Dawson City, Yukon où il loue sa célèbre cabane, et où il va rester une année.

SOURCE
Durant son séjour à Dawson, il publiera « Ballads of a Cheechako ».
Comme le succès est là, il démissionne de la banque et repart dès 1910 dans un long voyage aux Etats Unis (Visite New-York, Philadelphie, le sud des USA) et Cuba.

De retour, il passe l’hiver avec sa famille à Vegreville, Alberta
avant de repartir pour  Dawson City par l'ancienne route des "Yukoners"; un périple de 3200 Km à pieds, en diligence, coche d’eau, bateau à vapeur et canoé, via Athabaska River, Grands Rapids, Fort Mac Muray, Peace River, Fort Smith, Slave River, Machenzie River, passage  imaginaire du cercle artique, Fort Simpson, Fort Mac Pherson, Peel River, Great Divide, Rat River, Bell River, Porcupine River pour enfin atteindre la Yukon River et Dawson City. Il effectuera une partie du voyage tout seul à bord de son canoë qu’il baptisera « Coquette ».


Il quittera définitivement la région en 1912 pour devenir correspondant de guerre dans les balkans.

64° 3'47.57"N139°25'49.80"W
Pour tout savoir sur Robert W. Service
Où son arrière petite fille nous apprend au travers d'anecdotes et de photos familiales , qu'il sera par la suite très lié à la France où il décédera.

On retrouve ce poète adoré un peu partout, même sur les canettes de la bière locale
où son célèbre poème “There are strange things done in the midnight sun” est imprimé.

SOURCE

La poste, ou plutôt:  Post Office of Dawson City

adresse: 1054 Third Ave, Y0B 1G0 Dawson City

A la naissance de la ville, les communications étaient un vrai problème. Les pionniers qui arrivaient et s'installaient à Dawson City étaient coupés du monde. Peu de courrier, pas de journaux, une mauvaise connection internet   : j'ai lu quelque part que les produits de consommation, qu'ils recevaient par contre abondamment étaient leur source d'information: les écrits sur les emballages étaient religieusement conservés, lus et relus, à défaut d'autre chose à lire sur le monde extérieur, nos prospecteurs d'or en étaient très friands.

64° 3'47.46"N139°25'52.05"W


La population de Dawson City, en 1903, amassée devant le bâtiment. En attente d'un éventuel courrier?

SOURCE
Mais çà, c'était avant...

Aujourd'hui, les personnes qui de rassemblent devant le même bâtiment, ce sont les touristes, qui marchent dans les pas des chercheurs d'or,
la guide touristique qu'on reconnait avec sa robe d'époque doit sans doute expliquer cela et bien d'autres choses sur la riche histoire de Dawson City.
Y'a un couple , au bout à droite qui a vu passer la google car et qui lui fait signe.
On est vraiment dans une toute autre époque, un siècle plus tard.

Et n'oubliez pas les consignes de bienséance avant d'entrer:

Gouvernement du Yukon
bâtiment administratif bâti en 1901.

Le Yukon est donc un territoire fédéral du Nord du Canada, "Plus grand que nature".
Il est bordé à l'est par les Territoires du Nord-Ouest, au sud par la Colombie-britannique et à l'ouest par l'état américain de l'Alaska.
62°36'53.41"N141° 0'2.92"W

C'est le plus petit des trois territoires canadiens avec une superficie d'environ 480 000 km2.

SOURCE
Le Yukon a été créé en 1898 à partir de la région occidentales des territoires du Nord-Ouest afin de répondre à la croissance de la populations lors de la ruée vers l'or du Klondike.
Dawson City est née avec la ruée vers l'or et à ce titre fut la première capitale du Yukon, jusqu'en 1952 où elle fut supplantée par Whitehorse.
Il faut dire que la folie est vite retombée. Aujourd'hui, le Yukon ne compte plus que 30 000 habitants, les deux tiers habitant la capitale Whitehorse, Dawson City ne compte plus à ce jour que 1250 habitants .

Notre ville hôte n'est peut-être plus la capitale , mais il y a toujours un bâtiment du gouvernement, d'époque (enfin, bien restauré quand même).
Qui doit abriter quelques fonctionnaires , enfin, on va dire deux si on compte les voitures garées devant. Very Happy


64° 3'22.75"N139°26'25.33"W
Perso, je trouve ce bâtiment en bois, peint en blanc et bleu plein de charme.
On peut en voir d'autres sur le même modèle que je vous ferai découvrir aussi.
C'était une nécessité à l'époque de construire en bois comme je l'ai déjà dit.
C'est une obligation pour les nouvelles constructions d'aujourd'hui, pour respecter l'aspect historique de l'ensemble de la ville.

Downtown Hotel
1026 Second Avenue, Dawson, YT Y0B 1G0, Canada



un hôtel deux étoiles, connu dans le monde pour son cocktail très particulier.


64° 3'44.22"N139°26'0.57"W



SOURCE
En 1973, le capitaine Stevenson trouvait un doigt (de pied) coupé de plus de 60 ans d'âge, dans une jarre en nettoyant une vieille baraque.
Il eut l'idée farfelue d'en faire une attraction pour les touristes:

Le cocktail à l'orteil coupé.

Pour 10 dollar la boisson (peu importe le "cocktail", alcool, bière, ou autre), et à condition de toucher l'orteil avec les lèvres, vous devenez membre du club restreint (60 000 selon les gérants ) des courageux volontaires à avoir franchi le pas.

En 1980, un premier doigt fut avalé, par un mineur : ivre mort après avoir englouti 13 verres de champagnes, le doigt coupé dans la bouche, il s'écroulait, avalant le appendice dans sa chute.
Depuis, et à aujourd'hui, 13 doigts ont disparu, avalés ou volés .
Le propriétaire de l'établissement a été obligé d'infliger une amende , 500 dollars puis 2500 pour dissuader les petits malins qui pensent repartir avec le précieux doigt en souvenir de Dawson.
A noter que le don le plus important fut de cinq doigts de pieds, par un mineur dont la jambe fut arrachée accidentellement par un bulldozer.
Aujourd'hui, la réserve de secours est tarie, l'établissement a dû avoir recours à la publicité pour se réapprovisionner.

SOURCE
Ne soyez pas trop dégoutés, les dons se font du vivant du donneur, dans un coin où les amputations pour doigts gelés sont courantes.
D'un point de vue hygiène, le doigt trempe en continu dans un bocal d'alcool, il ne peut pas transmettre ni microbe, ni maladies.

Bear Creek, village fantôme (et hautement pollué) aux portes de Dawson.

64° 1'49.88"N139°14'43.31"W


64° 1'49.88"N139°14'43.31"W




Bear Creek Gold Camp est un camp fermé au public depuis 2003, trop dangereux pour être laissé accessible, en raison des techniques d'extraction de l'or à base de mercure , hautement toxiques pour l'environnement qui ont servi ici à l'échelle industrielle pendant des décennies.


Suite à la découverte d'or à Bonanza Creek en 1998, la région du Klondike a vu la poussée de villes dédiées à la recherche du précieux minéral

Le site de Bear Creek , à quelques kms de Dawson City , est l'un des ces sites miniers, qui , comme tant d'autres dans le Yukon est aujourd'hui une ville fantome.

SOURCE

Bear Creek est un complexe industriel d'une 60 aine de bâtiments. Entre 1905 et 1966, c'était le quartier général , à savoir le centre administratif et technique (réparation) des opérations d'extraction  industrielle de l'or  (par drague). Ici étaient conçues, fabriquées, réparées les fameuses dragues (dont on reparlera ) qui labourent la terre et transforment le paysage en ces fameux monticules vers de terre.
Du matériel d'une telle qualité que partout dans le monde où on exploitait alors des mines d'or, on faisait appel à Bear Creek.
Ne nous voilons pas la face, c'est grâce à Bear Creek que Dawson City n'a pas disparu, n'est pas devenue ville morte passée la courte folle ruée vers l'or du Klondrike.

Bear Creek en 1912.

SOURCE

Ici vivaient, quasiment reclus quelques centaines de mineurs (de l'ère industrielle) et leur famille.
Bear Creek , ce sont dont des  des magasins, des ateliers, des entrepôts, tous laissés à l'abandon. Les habitations ont quant à elles été démontées et reconstruites à Dawson, depuis l'arrêt du site.

Parks Canada a acheté le complexe en 1975. Il était ouvert au public jusqu'en 2003 où la décontamination du site fut décidée. Elle continue de nos jours.

En 2010, une journée portes ouvertes fut organisée, où les visiteurs purent visiter la ville morte et prendre quelques photos collectors.

J'ignore si ce petit séjour à Dawson City vous interesse Dawson City, ville témoin de la ruée vers l'or du Klondike. - Page 2 Ch_ais_p
Je suis peut-être seul à être tombé en amour (comme on dit au Québec je crois), de toute cette histoire et de la beauté des lieux.
Je continue en tout cas:

Dawson City, c'est une histoire d'hommes, des bourrus venus ici gratter les cailloux pour trouver de l'or.
Mais c'est aussi une belle histoire de femmes:

venues nombreuses ici, certaines pour chercher de l'or (officiellement, mais le plus souvent pour procurer au mari une parcelle supplémentaire pour la fortune), mais pas seulement.
On verra des femmes de petite vertu devenir célèbres et appréciées, des chanteuses aussi, je raconterai que c'est peut-être une femme qui a trouvé de l'or en premier.

Romy Jansen, la dame suisse partie vivre à Dawson City.

SOURCE
64° 3'38.83"N139°26'3.52"w

A 25 ans , il y a 30 ans, quand son mari René lui proposait en cadeau une jolie bague, elle lui répondit: à quoi bon dépenser cet argent pour une simple bague, en cadeau, propose moi plutôt de partir vivre au Canada, de tout plaquer ici.
La dame a des talents: photographe, peintre, orphève, il y avait tout là bas pour l'inspirer.

3 mois plus tard, on pouvait les voir dans la nature sauvage, à faire du rafting dans le KLONDIKE.
Ils finirent pas s'installer à Dawson City, 1900 âmes, où après divers boulots, ils ouvrirent leur magasin sur l'avenue principale:
Comme elle le dit volontiers: Dawson City était un endroit dur pour les femmes.
Pas de salons de thé, de soins de beauté ICI: par contre quel bon air on y respire, quelle lumière on peut y photographier. Elle avait souvent l'impression de vivre dans un western, s'attendant à voir surgir John Wayne au quoi de la rue.
L'élégante dame suisse trouve les gens d'ici bien mal sapés, et elle aime les beaux vêtements.

Elle vendra donc des vêtements à la mode, pour hommes, femmes et enfants, divers objets à la mode, et surtout les peintures, photographies et bijoux de madame, réalisés sur place.
Durant l'hiver, Romy sélectionne des pépites d'or auprès des revendeurs du coin, se faisant un nom dans la profession pour son sens aigu de la qualité de l'or acheté et son sens des affaires. Or qu'elle façonne en bijoux qu'elle revend durant la saison touristique dans sa boutique.

Aux dernières nouvelles, elle a quitté Dawson City, revendant tout, boutique et maison pour s'installer à Alberta. La fin de l'aventure ici.
Elle a ouvert une boutique en ligne où elle vent ses bijoux (ce qui est dit parce qu'on en voit aucun en ligne), ses peintures et ses photographies dont elle n'est pas peu fière.
hINTERLAND IMAGEs



Son magasin: qui peut se traduire par SANS FOI NI LOI (clin d’œil à l'Ouest américain des années 1800)
907 Third Avenue
Dawson City

Devant certaines maisons, c'est un peu le désordre.
On trouve bien sûr les classiques vieilles camionnettes abandonnées, qui rouillent tranquillement dans l'herbe.
64° 3'16.17"N139°26'18.45"W

64° 3'30.10"N139°26'4.36"W

Mais aussi des choses plus étonnantes, comme cet avion un peu démembré.

64° 3'44.60"N139°25'34.74"W

Le SS Keno, un bateau à vapeur à la retraite, amarré sur les berges de Dawson City

64° 3'47.95"N139°26'5.34"W


Comme à Whitehorse, la ville de Dawson a son vieux bateau à vapeur : le Keno ;
il trône là, sur la berge du Yukon depuis 1960.

L'arrivée du bateau à Dawson City. Une grande ferveur populaire. Décidément, c'était une ville vivante.
SOURCE

Un mode de transport qui a vite été suppléé par l'autoroute de l'Alaska, construite pendant la seconde guerre mondiale. On l'a déjà raconté avec cette jolie histoire.ICI.
Le Yukon est un fleuve tortueux et difficilement navigable ce qui rendait ce mode de transport tout sauf pratique.

On a des tonnes de photos quand on recherche sur google images. Un bateau qui est des plus photogénique et constitue une des attractions majeure de la ville.
GOOGLE]IMAGE: SS KENO

C'est l'histoire d'un mec de Dawson City,
il rentre chez lui, bourré,vraiment bourré après une soirée entre pôtes au Downtown Hotel à boire des sourtoe cocktails Santé ,
il arrive dans sa rue et se dit:
-Wahou, je reconnais, c'est bien là que j'habite
mais...HIC! c'est quoi déjà la couleur de ma maison?
64° 3'37.55"N139°25'43.43"W

Canadian Bank of Commerce
A l'angle de Front street et Queen Streets, Dawson, Yukon, Canada
construit en 1901 par W.P. Skillings and Robert Moncrief .
64° 3'46.41"N139°26'7.18"W

Bâtiment classé historique en cours de rénovation depuis 2013.

La découverte d'or dans le Klondike marque le début d'une grande aventure pour la banque canadienne du commerce.
Alors que les prospecteurs affluaient de toute part vers le Yukon, le gouvernement canadien ordonnait à la banque d'ouvrir de toute urgence une succursale dans la nouvelle ville de Dawson City, espérant être la première sur place.



Une équipe de banquiers fUt entrainée pour le périlleux voyage dès avril 1898, depuis Toronto: ils devraient s'y rendre en canoé, en traineaux à chien, dans le froid et la neige.
Un voyage qui leur prendrait deux mois avant d'arriver sur place où ne les attendrait qu'une simple tente avant la construction du bâtiment en 1901.

Parmi les employés, se trouve Robert Service, banquier et poète dont on a parlé
qui racontera cette épopée dans le recueil de nouvelles : "The Songs of a Sourdough".


C’est la Bank of British North America qui arriva la première sur les lieux. Le 19 mai 1898, elle était déjà à pied d’œuvre, installée elle aussi dans une simple tente de prospecteur, tout d'abord, le temps de construire le bâtiment en 1899, çi-dessous photographié quelques années plus tard.

64° 3'44.08"N139°26'2.92"W


Je ne sais pas si ce sont les banquiers qui sont photographiés, en tout cas, ils sont chaudement emmitouflés dans leurs peaux de bêtes.

Les caisses chargées d'or qui s'apprêtent à partir pour Toronto.


Les deux établissements firent d’excellentes affaires avec les mineurs de la région en échangeant des billets de banque canadiens contre de la poussière et des pépites d’or.

SOURCE
Pendant de nombreux mois, avant l’arrivée des deux banques, les mineurs payaient la marchandise et les divertissements en poussière d’or.

Paiement avec de la poudre d'or dans une épicerie de Dawson City, 1899
SOURCE
Il fallut plusieurs autres années avant que les pièces de monnaie deviennent d’usage courant, car le prix de leur transport dans la région était tout simplement trop élevé.
la branche de Dawson City va brasser plus de 40 millions de dollars d'or entre 1898 et 1908.
SOURCE IMAGES et TEXTE

Un magasin de matériel en gros abandonné.

Je n'arrive pas à lire la première ligne de l'inscription, on dirait qu'il y a eu deux inscriptions superposées aujourd'hui effacées.
Si l'un d'entre vous arrive à déchiffrer, ce serait chouette et sympa, parce que je n'ai pas eu la réponse sur le web. Dawson City, ville témoin de la ruée vers l'or du Klondike. - Page 2 Ch_ais_p

64° 3'44.81"N139°25'53.99"W

Émilie Fortin-Tremblay
Pionnière de la dernière ruée vers l'or du 19e siècle.
Une Canadienne française qui a adopté le Yukon.

janv 1872- avril 1949

Émilie Tremblay, née Fortin, émigre à Cohoes, New York (É.-U.) a quinze ans avec ses parents.
Elle y rencontre à 22 ans Nolasque Tremblay, un aventurier chercheur d'or dans le Yukon (et il en trouve pas mal, avant même la ruée à venir) en visite: c'est le coup de foudre et elle l'épousera le 11 décembre 1893.
Le 16 juin 1894, après un "voyage" de noces de 8 000 milles truffé d'événements cocasses (en fait c'est une rude expédition que seuls les hommes costauds tenteront quelques années plus tard, parfois au risque de leur vie, certains préfèreront se suicider en chemin que de subir pareil enfer pour rallier la terre promise), Émilie Tremblay arrive à Fortymile, au Yukon.
Elle devient la première femme blanche à avoir traversé le terrifique col Chilkoot.



Le couple passe l'hiver à Miller Creek dans une petite cabane en rondins, sans confort et dans un milieu glacial, hostile.


Émilie, qui était une joyeuse jeune femme décide d'inviter la dizaine de mineurs voisins à partager le repas de Noël.
Au menu: un repas français (québecois) : lapin farci, rôti de caribou, haricots bruns bouillis, sardines du roi Oscar, pommes de terres évaporées, beurre et pain sourdough et pouding aux prunes.
Sa réputation fait vite le tour du Yukon.
Au printemps, Émilie et son mari font un jardin sur le toit de leur cabane et récoltent radis et laitue à profusion dont il font profiter aux voisins.
De l'automne 1895 au printemps 1898, les Tremblay rendent visite à leurs familles aux États-Unis et au Québec.
Ils reviennent par la piste Chilkoot en pleine Ruée vers l'or en compagnie de quelques amis tentés par l'aventure. Elle sera alors témoin d'une meurtrière avalanche et participera aux secours.

SOURCE

En 1906, ils font un voyage de quatre mois en Europe.
A leur retour, la cabane qu'ils occupaient est occupée par d'autres, ils vont donc s'installer à Dawson.
Jusqu'en 1913, M. et Mme Tremblay circulent d'un emplacement minier à un autre dans le Klondike au grès des fonctions de monsieur qui dirige les communautés de prospecteurs.
Par la suite, elle ouvre un magasin de vêtements pour dames à Dawson. Ce magasin est aujourd'hui un bâtiment historique.
64° 3'46.60"N139°25'49.30"W

Émilie Tremblay était une femme très courageuse qui s'est distinguée par son engagement social et son dévouement pour les autres. Elle a été fondatrice des Ladies of the Golden North, présidente du Yukon Women Pioneers et membre à vie des Daughters of the Empire. Les nombreuses médailles qu'elle a reçues et quelques-uns de ses souvenirs ont été remis au musée du Saguenay, au Québec. Elle a été marraine de 25 enfants en plus d'élever la fille de sa sœur, devenue veuve avec 9 enfants à nourrir. La maison d'Émilie était toujours ouverte aux voyageurs, aux missionnaires et aux veuves. Durant la guerre, Émilie a tricoté 263 paires de chaussettes pour les soldats. Un an après la mort de son mari, en 1935, elle rend visite à sa famille et à ses amis du Québec et des États-Unis (1936-1939). En 1940, de retour à Dawson, et âgée de 68 ans, elle épouse Louis Lagrois. Elle laisse son commerce et déménage dans la demeure de M. Lagrois à Grand Forks, au Yukon. En août 1946, elle se rend à San Francisco pour participer au congrès annuel des anciens du Yukon. Elle dira souvent préférer les gens bourrus fréquentés au Yukon aux mondains rencontrés lors de ces invitations. Elle a passé les dernières années de sa vie dans une maison de retraite à Victoria, en Colombie-Britannique.

Émilie Tremblay est décédée le 22 avril 1949 à l'âge de 77 ans.
En 1985, pour commémorer son exceptionnel dévouement, les autorités ont nommé la première école francophone du Yukon École Émilie-Tremblay à Whitehorse.
60°42'25.69"N135° 6'35.08"W



C'est ainsi que la petite Émilie de Saint-Joseph d'Alma, la petite francophone, marqua l'histoire du Yukon.

Dawson City sous la neige, en février 2015 sur Facebook.

64° 3'49.06"N139°26'0.17"W

SOURCE

Dawson City est devenue une petite ville touristique où l'activité aurifère a quasiment disparu.
Paradoxalement, l'exploitation industrielle qui a retourné les rivières a cessé dans les années 60, rendant la place aux petits exploitants qui subsistent. On parlera de ses aventuriers des temps modernes qui vivent encore de l'or.
Il arrive très souvent que des touristes jouant les chercheurs d'or repartent chez eux avec un caillou doré qu'ils trouvent tous seuls dans le Klondike.
Mais l'activité de la ville n'est pas toute tournée vers le souvenir d'une époque révolue.
Ils ont su développer une activité culturelle intéressante dont on reparlera.

Les hôtels de la ville affichent des prix assez élevés.
Ils rivalisent d'ornements (balcons, barrières, fleurs aux fenêtres, drapeaux) et de couleurs pour attirer le touriste.
Ils sont tous ex-æquo magnifiques.


le Bunk House (littéralement "dortoir")
64° 3'39.87"N139°26'8.66"w

Le triple JJJ hôtel
64° 3'39.61"N139°25'45.04"W

Le westmark Inn
64° 3'31.76"N139°25'59.70"W


le Aurora Inn.
64° 3'29.40"N139°26'1.33"W


Et il y en a d'autres encore dont on reparlera en particulier (ils ont une histoire intéressante à raconter)

Charlie Chaplin
1889-1977

La ruée vers l'or (1925)



Le thème de la ruée vers l'or à inspiré l'un de ses films les plus aboutis, l'un des plus célèbre aussi. son préféré dira-t-il.

Il a filmé cette scène saisissante de l'ascension du Chilkoot Pass que Pierre a si bien décrit -> Fièvre de l'Or . J'ai été surpris d'apprendre dans cette petite vidéo très intéressante, que l'ascension n'était longue que de 700 mètres. Je l'imaginais beaucoup plus longue.
Il y a aussi cette scène de l'ours très rigolote. La maison de trappeur en équilibre instable au bord de la falaise, la scène de cuisine où il fait cuire puis déguste une chaussure, seule nourriture disponible , coincés qu'ils sont par la neige dans cette cabane. Ses mimiques de grand cuisinier sont un régal.
Et puis cette scène d'une poésie merveilleuse: la danse des petits pains. Les spectateurs du film n'en revenant pas, exigeaient le rebobinage du film pour la voir deux fois.

Klondike Motors
Un garage abandonné.

64° 3'42.42"N139°25'54.60"W